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lundi, mai 28, 2018

W.W.W. Dirty Dozen : la Longines, dite (à tort) « Greenlander »

Dans cet univers horloger, encore relativement peu connu en Occident, Seiko occupe le statut de star, avec une notoriété et une appréciation qui dépassent désormais largement le cercle des amateurs chevronnés de la marque, les « Seikoholics »… Dans son sillage, une autre marque historique mérite quelques galons : Citizen. Si ce nom évoque pour la plupart de petites montres digitale de grande diffusion, Citizen existe depuis 1924 et produisit également d’intéressantes plongeuses telles que, nous y voici, la 52-0110.

Lancée en 1977, la 52-0110 apparaît comme une concurrente directe des Seiko 6105 et 6309 mais adopte un design plus classique.

En termes de conception générale, l’engin répond bien à la plupart des standards de la montre de plongée traditionnelle, dans la lignée des modèles précédents : boîtier tout acier, lunette mobile cannelée comportant un insert gradué de 0 à 60, couronne et fond vissés. La couronne, épaisse, dispose d’un large pas de vis, très rassurant à la manipulation, et qui rappelle un peu celui des couronnes Twinlock et Triplock que l’on trouve sur les Rolex/Tudor Submariner).

L’ensemble, costaud, fait vraiment toolwatch, avec beaucoup d’homogénéité et une belle présence sur le poignet, due notamment au diamètre de 40 mm, à l’épaisseur des cornes et au belles proportions de la lunette.

Le verre minéral, très épais lui aussi, se caractérise par une face externe plane et un dôme interne qui, comme toujours avec ce type de verre (similaire à celui des Seiko de l’époque), crée un effet visuel intéressant avec le cadran. Ces verres sont désormais à peu près introuvables NOS mais il est possible de trouver des alternatives (des pistes ici, là et là).

Noir mat, ce dernier imprime lui aussi une touche plus « japonisante » avec le recours à de gros index rectangulaires à l’épais cerclage et un logo appliqué. Le modèle passé ici en revue dispose du cadran de type 1, qui se distingue du type 2 par les caractéristiques suivantes :

Ces différences sont dues au fait que les cadrans de type 2 ne sont plus d’une pièce en relief comme les type 1 ; les index et le guichet de date sont appliqués dans un deuxième temps (source). Dans tous les cas, la combinaison d’aiguilles (mercedes, chandelle et lollipop), en revanche, a tout ce qu’il y a de plus classique. L’ensemble s’avère agréablement proportionné et très lisible. Typique également des montres du Soleil-Levant, la matière lumineuse utilisée sur les index et les aiguilles oscille entre verdâtre et le blanchâtre selon son état et les conditions de son vieillissement, loin des teintes coquille d’œuf que l’on trouve sur la plupart des montres suisses ! La lunette, large et facile à saisir, est à friction et donc bidirectionnelle. Elle comporte un insert noir gradué de 10 en 10 et couronné d’un classique index triangulaire à 12 heures muni d’une perle lumineuse. Exposés aux chocs, ces inserts sont souvent détériorés. Des inserts dits aftermarket existent mais diffèrent légèrement des originaux, notamment par la forme de la perle (non protégée) ou par la graduation, différente sur les quinze premières minutes.

L’histoire commence en 1967 avec la Super Auto Dater Para150mWater Professional, réf. SADS52801-Y. Avec son boîtier monobloc de 40 mm de diamètre et son mouvement Citizen cal. 1150 (automatique, 39 rubis, plaqué or, 18000 A/h, dotée d’un étonnant rotor annulaire), elle est à la fois la première et sans doute la plus recherchée des sept.

En 1968, apparaît la Crystal Date, réf. AUDS 52801-Y OR-O. Elle abandonne le boîtier monobloc et le mouvement à rotor annulaire mais se distingue de ses cousines par un superbe fond de boîte et une aiguille des heures de type chandelle, plutôt que Mercedes comme sur les autres.

La Diver 62-5370 (référencée OR-O B52806 pour l’export), se situe en 1969-1970. Elle est animée par un calibre Citizen 5470.

Elle est suivie, en 1971, de la 68-5371 (4-740131-Y), dernière à être marquée ParaWater. Le boîtier évolue encore et la couronne adopte un pas de vis externe, de sorte qu’elle se visse dans le boîtier et non autour. Elle tourne avec un calibre 7470.

En 1973 apparaît la 4-722410-Y, seule de la série à afficher la date et le jour de la semaine. Elle utilise le calibre 7200. Sur ce modèle apparaît un petit couvercle en verre destiné à protéger la perle lumineuse sur l’insert de lunette, ainsi que l’appellation Water resistant, à la place de ParaWater.

L’année suivante, la 62-6198 (4-600851 Y) prend la succession avec un petit insert lumineux à côté du guichet de date, laquelle est imprimée en rouge. L’engin tourne avec un calibre 6001 (21 rubis, 21600 A/h, date).

La 52-0110 (4-820789 Y) clot la série en 1977-1978. Ces deux dernières sont connues sous l’appellation « Challenge Diver », comme un clin d’œil au titre de « Challenge Timer » donné aux chronographes mécaniques commercialisés par Citizen dans les années 1970.

CITIZEN Challenger Diver. CITIZEN Challenger Diver. CITIZEN Challenger Diver. CITIZEN Challenger Diver. CITIZEN Challenger Diver. CITIZEN Challenger Diver. Le fond de boîte est particulièrement bavard (pour en savoir plus, voir ici). À défaut d’être spécialement esthétique, il fournit pas mal d’informations.

Le pourtour contient les inscriptions répondant aux standards internationaux : JAPAN – ALL STAINLESS STEEL – WATER RESISTANT. Au centre, sont indiqués la marque CITIZEN WATCH CO et plusieurs numéros. Dans l’exemple passé en revue ici :

70800750 renvoie le numéro de série, dont les trois premiers chiffres permettent de dater la production (7 pour l’année 1977 et 08 pour le mois d’août).

Côté mouvement, on trouve un Myota (filiale de Citizen), calibre 8210A. Avec 21 rubis et un battement à 21600 O/h, il détient une réputation de mouvement rustique, mais précis et robuste. La masse oscillante remonte le mouvement dans un seul sens mais il peut être remonté à la couronne et dispose d’une fonction de changement de date semi-rapide.

Cerise sur le gâteau, il s’agit d’un modèle qui a équipé plusieurs forces armées, à commencer par l’armée de l’Air pakistanaise (la fameuse PAF, réputée chez les collectionneurs de montres pour avoir aussi utilisé quelques exemplaires d’Omega Railmaster rebaptisés à la fin des années 1950) ainsi que, dit-on, les armées d’Argentine, de République tchèque, de Pologne, d’Allemagne fédérale, des pays nordiques, les SAS, les plongeurs de combat australiens, certaines unités spéciales de l’US Navy et même la Marine nationale !

En définitive, la Citizen 52-0110 n’a pas seulement du charisme : elle est aussi une montre de plongée d’excellente qualité. Sans certes revendiquer le pedigree des plus prestigieuses plongeuses suisses, elle dispose néanmoins d’une ascendance intéressante et clot une période brève mais intense dans l’histoire de la marque Citizen : cette grosse décennie au cours de laquelle pas moins de sept modèles de « 150 mètres » automatiques se sont succédé, autant de vraies plongeuses. Pour la petite histoire, l’une de ces 52-0110 fut découverte à Long Reef Beach (Australie) en 1983 ; couverte de bernacles trahissant un long séjour au fond de la mer, elle tournait encore…

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Heuer vintage : vente majeure en novembre 2017

Annoncée sur Instagram, cette vente rassemble les trésors de la collection de Richard Crosthwaite et Paul Gavin, deux figures majeures dans ce milieu très exclusif, qui proposent à cette occasion quarante-neuf des plus rares et beaux exemplaires de chronographes Heuer commercialisés entre 1962 et 1982.

Résidant au Royaume-Uni, Richard Crosthwaite et Paul Gavin, complices depuis une dizaine d’années dans la passion pour les chronographes Heuer (entre autres), ont publié deux livres aujourd’hui considérés comme des références : Heuer Monaco, Design Classic et Heuer Autavia Chronographs 1962-85. Un troisième ouvrage, annoncé pour le printemps 2017, portera sur les Carrera. Certains des modèles représentés dans ces publications seront présentés aux enchères.

Chronographes Autavia réf. 2446 (première version de 1962, avec ses papiers d’origine) ; réf. 1163T « Siffert Chronomatic » (1969, set complet quasiment NOS) ; réf. 2446 « Seafarer » (première version de 1963 badgée Abercrombie & Fitch, connue à trois exemplaires dans le monde).

Amis lecteurs, ne vous emballez pas pour autant en consultant le niveau de votre plan épargne logement : le ticket d’entrée pour les modèles présentés se situera vraisemblablement au-delà de 20 000 euros pour les pièces les plus « banales », et sans doute dix fois plus pour les plus exceptionnelles… Spectacle en soi, cette vente Heuer constituera en tout cas un épisode intéressant de la rivalité entre les stars de l’horlogerie vintage !

Vertex est une marque anglaise fondée par Claude Lyons en 1916. Spécialisée dans l’emboîtage de mouvements suisses, la société Dreadnaught Watches voit le jour en Angleterre en 1912. Pendant la Première Guerre mondiale, elle contribue à l’effort de guerre britannique en produisant des montres à l’armée sous la marque ATP. Claude Lyons, artisan de cette réussite rapide, amorcée en empruntant mille livres à son beau-père, fonde enfin la Vertex Watches Ltd à Londres et à La Chaux-de-Fonds en 1916. La société commercialise toujours des montres à mouvements suisses ainsi que de la bijouterie et de la joaillerie. Elle devient, en 1927, importateur exclusif des montres Movado au Royaume-Uni.

En 1943, la maison Vertex prend connaissance des spécifications de W.W.W. (Wrist Watch Waterproof) et entame le travail de conception avec ses partenaires en Suisse. Un an plus tard, les premiers exemplaires sont assemblés. La production cumulée des quatre manufactures mobilisées avoisine les quinze mille exemplaires.

Cette production situe ce modèle, en termes de rareté, dans la moyenne par rapport à ses onze camarades, entre l’introuvable Grana (entre 1 000 et 5 000 exemplaires) et les « banales » Omega et Record (25 000 exemplaires chacune). La Vertex s’avère, d’ailleurs, assez typique des W.W.W. : outre le fait qu’elle respecte naturellement le cahier des charges édité par le Ministry of Defense, elle ne porte guère de caractéristiques la distinguant nettement de la meute.

Comme la plupart, elle dispose en premier lieu d’un boîtier construit en alliage et ce point conduit immédiatement à réévaluer le facteur rareté : si sa production initiale (non déterminée précisément) n’en fait pas une montre rarissime, la fragilité du revêtement du boîtier amène à priser fortement les exemplaires qui ont pu échapper à des détériorations excessives. En clair, une Vertex en très bon état est assez difficile à trouver !

Comme pour les autres, la résistance à l’humidité est (plus ou moins) assurée par un verre en Perspex et un fond vissé en acier sur lequel apparaissent les marquages typiques : les trois lettres W.W.W., la Broad Arrow symbolisant la propriété de l’armée britannique, la lettre A caractérisant le modèle (chaque membre de la famille des Dirty Dozen a une ou deux lettres affectées) suivie d’une référence à quatre chiffres puis, en dessous, un numéro de série à sept chiffres, compris entre 3,518 et 3,526 millions.

Ces derniers étant compatibles, les fonds de boîte de Record (lettre L) ou de Lemania (lettre Q) ont parfois été substitués à la suite d’une maintenance et, pour les mêmes raison, l’inverse est également possible ! Les boîtiers sont également tellement similaires, si ce n’est identiques, qu’il est vraisemblable qu’ils soient de même provenance pour ces trois modèles. En dévissant ce fond plat et superbement usiné, on découvre le calibre 59 à quinze rubis, produit par Revue Thommen (dont Vertex était l’importateur exclusif au Royaume-Uni depuis les années 1930), caractérisé par ses carénages superbement finis, une splendide roue de balancier à vis d’équilibrage et la signature VERTEX.

VERTEX Côté cadran, la Vertex opte pour la peinture mate et les chiffres peints. Les spécifications du cahier des charges laissent peu de latitude pour la fantaisie : chiffres arabes et repères lumineux à chaque heure, petite seconde dans un compteur à six heures, aiguilles crayon lumineuses.

Une grosse couronne en acier, à la préhension facile, et des pompes soudées complètent un ensemble robuste et efficace.

Quarante-cinq ans après la sortie du dernier modèle de la marque et un siècle après la fondation de la société par Claude Lyons, son arrière-petit-fils, Don Cochrane, relance aujourd’hui la marque Vertex en réinterprétant la W.W.W. de 1944-1945. Baptisée M-100, elle s’inspire du design du modèle d’origine (cadran noir, inscriptions blanches, « chemin de fer », petite seconde à six heures, aiguilles crayon, et même le fameux Pheon) en lui appliquant les codes actuels : le diamètre du boîtier (étanche à 100 mètres) bondit de 35 à 40 mm, le verre acrylique cède la place au saphir et le mouvement à remontage manuel est remplacé par un mouvement automatique ETA 7001 signé et fini de côtes de Genève.

Tout amateur voyant renaître une marque historique est à même d’apprécier l’initiative, a fortiori si cette renaissance s’accompagne d’une invocation de l’héritage stylistique. Quant au résultat, il semble réussi, dans le genre : nonobstant un diamètre à notre sens excessif, les proportions sont harmonieuses et les chiffres lumineux appliqués en relief s’annoncent spectaculaires. Cette Vertex du XXIe siècle sera commercialisée au printemps 2017 par… cooptation. Suivant les explications données à Hodinkee, Don Cochrane veut en faire un produit rare et exclusif : la première série sera limitée à soixante exemplaires vendus la bagatelle de 2500 £ (près de 3000 €) à des amateurs triés sur le volet qui iront, à leur tour, parrainer les acquéreurs suivant… De quoi s’offrir plusieurs très beaux exemplaires de sa devancière — à condition de les trouver bien sûr !

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25-26 mars : XIVe Bourse horlogère de Mer

Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, la Bourse horlogère de Mer (Loir-et-Cher) a été fondée en 2004. Elle est aujourd’hui devenue le plus grand rendez-vous d’horlogerie ancienne en France avec ses 75 exposants et ses 1 500 visiteurs. C’est un groupe d’amis de la région Centre, tous adhérents de l’Association française des amateurs d’horlogerie ancienne (AFAHA), qui a fondé la réputation de cette manifestation organisée avec succès chaque année.

Cette année, les visiteurs sont attendus cette année pour célébrer, sur les 800 mètres carrés de la Halle aux Grains de Mer, le passage à l’heure d’été mais surtout pour découvrir de magnifiques collections de montres anciennes, d’horloges et de pendules et pour échanger avec les 75 exposants, les enseignants et les élèves des lycées professionnels et tous les passionnés de l’art horloger présents sur cette XIVe édition. Un lieu unique et incontournable en France où se côtoient, durant deux jours d’exception, néophytes, chineurs et spécialistes.

Le public aura le plaisir de s’émerveiller devant le savoir-faire et le travail minutieux des maîtres horlogers, de dénicher à travers des milliers de pièces l’objet de leur convoitise et de feuilleter des ouvrages sur l’histoire et le patrimoine horloger. Les connaisseurs bénéficieront d’un large choix d’outillage pour réparer ou compléter leur collection. Un expert agréé sera au service des amateurs pour certifier l’authenticité des pièces ou de leur provenance.

Cette année, un collecteur privé dévoilera une trentaine de porte-montres dont les plus anciennes datent duXVIIIe siècle. Le Musée Georges-Lemoine de Lorris (Loiret) exposera des horloges populaires qui ornaient les cuisines de nos tri-aïeux.

Les organisateurs ont, comme chaque année, à cœur de promouvoir la filière horlogère et de ce fait accueilleront les élèves et les professeurs du Campus des métiers et de l’artisanat de Joué-les-Tours qui viendront partager leur enthousiasme et leurs connaissances lors d’animations.

Les étudiants du lycée Diderot de Paris présenteront une montre d’exception réalisée de concert avec la Société nationale des sauveteurs en mer (SNSM) mais aussi le grand défi de leur cursus, une comtoise revisitée au design surprenant destinée à intégrer les maisons modernes. Cet objet sera proposé à la vente sur le stand du lycée.

Pour parfaire cet évènement, la Bourse offrira, lors de tirages au sort, dix stages à réaliser au cœur de l’Atelier parisien d’horlogerie.

Durant leur cursus scolaire, 12 élèves de DMA en horlogerie ont eu comme objectif la création et la réalisation d’une montre destinée à immortaliser les cinquante ans de la Société nationale des sauveteurs en mer (SNSM). Après plusieurs réunions entre l’Atelier parisien d’horlogerie (APH) et la SNSM, le cahier des charges a été établi et les élèves ont pu présenter un prototype avant le lancement d’une série limitée.

« Il a fallu un an pour concevoir le prototype avec le bureau d’études et l’éditer en 3D. Il est prévu la création de onze montres — déjà toutes vendues, au profit de la SNSM. Cette année, les élèves et les professeurs seront présents pour exposer leurs travaux et échanger avec le public lors de la Bourse de Mer. Quatre-vingt-dix pour cent de nos élèves ont un job en sortant de l’école. Il faut, pour réussir dans ce métier, du bon sens et des compétences intellectuelles et manuelles », aime préciser Michel Boulanger, enseignant horloger à l’école de Paris. Trois écoles en France forment actuellement au métier d’horloger du CAP au BMA ou DMA avec toutes leurs spécificités : Morteau, Paris et Rennes.

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Helson Skindiver : née en l’an 59 après FF

Le boîtier, en acier 316L, reprend l’aspect satiné des « Milspec », c’est-à-dire des versions militaires pour lesquelles il est préférable de limiter les reflets brillants qui peuvent être repérés. De 41 mm de diamètre, il reprend les dimensions de la FF de 1953. Les longues cornes, les arrêtes franches, le découpage de la lunette rappellent aussi fortement l’inspiratrice, jusqu’au profil du verre, dont la proéminence contribue fortement aux sensations « vintage », même en version saphir comme sur celle-ci.

Les cornes, très longues et percées, sont traversées de barres vissées — d’où le tournevis livré d’origine, accompagné d’une paire de barres de rechange — comme sur certaines plongeuses professionnelles telles que les Baby Panerai que nous avions évoquées récemment sur ce blog. Nonobstant la contrainte et le risque de dérapage du tournevis en cas de changement de bracelet nécessitant le démontage des barres, le dispositif apporte de la rigidité et de la robustesse à l’engin.

Le fond vissé, plus profilé sur la deuxième série que sur la première, évoque toujours le design de la FF originale et affiche, entre autres, les mentions WATERPROOF – 150 FATHOMS, soit une résistance revendiquée à environ 300 mètres.

IMG - Dimensions V2 Si la première série fut proposée avec un calibre ETA 2824-2, les suivantes ont troqué le mouvement suisse contre un Citizen Miyota 9015. Ce dernier, présenté à la Foire de Bâle 2010, contient 24 rubis et tourne à une fréquence élevée (plus de 28 000 A/h).

Le rotor unidirectionnel assure le remontage automatique mais le remontage manuel est possible, pour une réserve de marche revendiquée de plus de 42 heures. Il est doté de la fonction stop-seconde.

Jouissant aujourd’hui d’une réputation de « tracteur », tient plus qu’honorablement la comparaison face aux ETA de gamme équivalente. Cher lecteur, vous tirerez bien sûr vos propres conclusions de cette revue. L’allergie absolue aux montres contemporaines et plus spécialement aux hommages s’entend et se comprend très bien. Pour ma part, avec quelques jours d’expérience en présence de cette Skindiver, j’avoue ne pas regretter l’acquisition : comme une sorte d’exception qui confirme la règle, cette « Fifty Fathoms revisitée » ne prétendra jamais rivaliser avec l’originale mais Peter Helson a su tirer de cette dernière assez de substance pour offrir du plaisir à celui qui la porte, sans prétention certes,

mais aussi sans complexe. Et cela sans atténuer en quoi que ce soit l’attrait magique d’une vieille mécanique enrobée d’une belle patine…

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Alihor 300 mètres, cal. France Ébauches

Un mot d’abord sur Alihor. Cette marque un peu confidentielle est en fait liée à un groupement d’achat constitué dans les années 1960. Sous le nom d’Alliance 2000, il réunissait plus de 260 bijoutiers français. Sous cette marque, on trouve ainsi un certain nombre de modèles de toutes sortes, réalisés en petites séries à partir de pièces génériques. Généralement, on trouve sur le cadran, sous le nom ALIHOR, un numéro qui correspondait au fabricant auprès duquel le groupement avait négocié la distribution du modèle.

Avec son boîtier asymétrique et son cadran très inspiré de l’adorable Lanco Barracuda, la plongeuse que voici est, de ce que j’ai pu voir, l’un des modèles les plus intéressants sortis sous cette marque.

Comme vous l’aurez remarqué, le boîtier est donc une rare variante asymétrique du classique skindiver 300 mètres. À l’instar d’une Omega Seamaster 300, d’une Benrus Type I ou d’une Universal Genève Polerouter Sub, il adopte cette forme pour inclure et protéger la couronne.

De ce fait, le diamètre passe de 38 mm pour une skindiver classique à près de 40 mm. Cette petite différence permet à l’engin d’investir le poignet avec une assurance bien supérieure qui le rapproche, aussi, des standards contemporains.

Voici d’ailleurs une bonne occasion de faire un petit focus sur cette société, qui fut longtemps le plus important producteur européen de mouvements d’horlogerie non-suisse et indépendant, et qui vient de tirer sa dernière révérence…

La société France Ébauches résulte de la réunion de fabriques d’ébauches installées dans le Doubs. À l’origine, on trouve, en 1920, l’Établissement Joseph Jeambrun fabrique d’ébauches, cédée par Victor à son frère, reprise ensuite par Michel, puis Yves Jeambrun. C’est ce dernier qui crée France Ébauches, en 1967, pour regrouper cinq marques : la Fabrique d’ébauches de montres du genevois Annemasse (FEMGA), Fernand Girardet et fils SA (Morteau), Ébauches Cupillard SA (Villiers-Le-Lac), Joseph Jeambrun (Maiche) et Technic Ébauches (Maiche).

France Ébauche négocie particulièrement bien le tournant du quartz, au point de devenir le premier fabriquant européen de mouvements à quartz. Fort de ce succès, la société tisse des liens capitalistiques avec un groupe indien, puis avec China Light. Les ennuis financiers du groupe le conduisent cependant à perdre son indépendance dans les années 1990, jusqu’au rachat, en mars 2000, par le groupe de Hongkong Wellgain Precision Products Ltd. L’activité se poursuit sous le nom de Technotime. Après une quinzaine d’années courageuses et chaotiques pour les salariés, Technotime est finalement placé en liquidation en 2009, puis déclaré en faillite en novembre 2016, les actifs étant rachetés par Festina en avril 2017.

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Silvana

Fondée en 1898 dans le Jura suisse, la maison Silvana s’établit en 1922 à Tramerlan-Dessus, sous la conduite de Victor-Eugène Bahon, et sous le nom de Manufacture d’horlogerie Silvana SA. Succédant au fondateur, son associé et ami Henri-Arnold Lohner reprend la direction en 1927 et assure à la marque un essor important : le siège est déplacé à Bienne (où se trouve notamment la manufacture Omega), et profite des synergies à l’œuvre dans l’écosystème régional.

74c59da852a574d9941a04c0e6c62836Désormais capable de gagner en volume de production, Silvana s’internationalise et se développe, notamment dans les années 1950-1960, après, pendant la Seconde Guerre mondiale, avoir été l’un des fournisseurs de l’armée allemande. Dans cette période, Silvana propose de nombreux modèles, pour homme et pour femme. On y trouve quelques produits sympathiques, notamment dans la gamme Waikiki, distinguant les montres liées à l’univers aquatique (skindiver et chronographes 20 ATM).

À la fin des années 1960, le vent commence à tourner. À l’heure des restructurations et concentrations, Silvana intègre la Société des Garde-Temps.

onstituée en 1968, la Société des Garde-Temps SA réunit plusieurs maisons horlogères conscientes de la nécessité de s’unir pour faire face à la concurrence des grandes manufactures, dont la force de frappe industrielle et commerciale est sans commune mesure. La SGT rassemble ainsi, à sa création, la Compagnie des montres Sandoz SA, la Manufacture de montres Avia, Degoumois & Co. SA, la Manufacture d’horlogerie Silvana SA, Helvetia Montres SA, Eugène Vuilleumier SA, Willial Matthez SA, le Comptoir de montres Avia SA et Fleurier Watch SA. Trois mois plus tard, le groupement intègre Solvil & Titus.

Par la suite, la société Waltham, repreneur de la marque Waltham Watch Co. et basée à Chicago, s’empare de Sandoz, Degoumois et Invicta SA. Une holding est créée avec la SGT et se recentre sur les marques Titus, Invicta, Tell, Elgin, Avia, Helvetia, Waltham et Sandoz, et intègre ensuite Le Balancing SA (assemblage), Gasser-Ravussin SA (production de pierres) et Ismeca Sa (composants électroniques). Le groupe devient, au début des années 1970, le troisième groupe hologer suisse à l’exportation.

Ces restructurations permettent à Silvana de poursuivre son activité pendant la décennie 1970 mais sans parvenir à échapper au tourbillon de la crise du quartz. En 1981, la SGT est forcée de céder les droits sur ses marques et Silvana entre alors dans un long sommeil de plus de trois décennies.

Réveillée en 2012, la marque Silvana tente aujourd’hui de concilier son riche héritage avec la mise en place d’une nouvelle stratégie de développement. Installée au Locle, elle a présenté sa première collection du « renouveau » à la Foire de Bâle de 2015, avec une production plus particulièrement tournée vers les montres pour femmes.

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Silvana Waikiki

Si vous surfez davantage sur les sites et forums horlogers que sur les vagues, Waikiki a donc moins de chances de vous évoquer l’océan Pacifique que les vallées du Jura suisse et une marque en particulier : Silvana. Sans prétendre laisser une trace mémorable dans l’histoire de l’horlogerie, Silvana a en effet proposé, dans les années 1960-1970, quelques modèles sympathiques dans une gamme baptisée Waikiki. On y trouve au moins un chronographe 20 ATM dans l’esprit des Rotary Aquaplunge et autres, ainsi que quelques variations autour du thème de la plongeuse skindiver.

L’exemplaire ci-dessus présente déjà fort bien mais celle qui fait l’objet de notre revue du jour, ci-dessous, est probablement la variante la plus cool :

Elle se distingue en effet de ses camarades par une implantation du guichet à date à six heures, trait que l’on ne trouve, en définitive, que sur des chronographes des années 1970 (Valjoux 7734). L’alignement vertical des mentions (SILVANA – 25 RUBIS – AUTOMATIC – WAIKIKI et SWISS MADE) et de la date tend à épurer le cadran et lui confère surtout une symétrie bienvenue. Le résultat est si réussi que l’on en vient à se demander pourquoi les constructeurs se sont à peu près tous calés sur la norme du guichet à trois heures !

La mention SWISS MADE laisse supposer une que l’engin date d’avant la substitution du tritium au radium, et donc de 1963 au plus tard. La patine prise par les index lumineux — excepté les aiguilles et la perle, vraisemblablement relumés — rend l’hypothèse plus vraisemblable encore.

Si l’on reste sur le cadran de notre Silvana, on peut aussi noter qu’il joue la simplicité et la lisibilité avec de discrets index peints et les repères horaires lumineux dessinés suivant la norme Submariner. L’exemplaire exposé ici a démarré en outre un processus de tropicalisation qui ne gâche rien… Les fines aiguilles, tout en étant lisibles, ne s’imposent pas , jusqu’à l’originale second lollipop qui évoquera quelques mythes des années 1950, tels que les Tudor 7923 et Omega Seamaster 300 CK2913…

La Silvana Waikiki se distingue également par une lunette en alliage peinte en « négatif » par rapport à quasiment toutes ses camarades de l’époque, ce qui lui confère un caractère particulier, plus moderne peut-être. Le fond, signé SILVANA, porte les mentions d’usage (STAINLESS STEEL – ANTIMAGNETIC – INCABLOC – WATERPROOF – SWISS MADE – AUTOMATIC) et la référence 10076 10.

Côté mécanique, le dévissage du fond de boîte révèle un classique calibre ETA 2472 (25 rubis, date semi-rapide), aux performances largement éprouvées, et dans l’une de ses plus anciennes exécutions.

Bref, voilà encore une petite montre de plongée qui sort du lot. Sans aller jusqu’à se prendre pour Duke Kahanamoku, grand pionnier et ambassadeur du surf, il faut avouer que le commun des mortels, même amateur de montres et sans porter injure aux Jurassiens, rêve un peu plus volontiers de Waikiki que de La Chaux-de-Fonds…

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Marathon Navigator réf. 211, dite « Gulf War »

La société Marathon Watch tient son origine des frères Wein, fondateurs en 1904 de la maison Weinsturm Watch Co. En 1939, Morris Wein établit Marathon Watch au Canada en vue de commercialiser des montres de qualité sur le marché nord-américain. L’avènement de la Seconde Guerre mondiale, quasiment concomitant, l’amène à devenir, dès 1941, fournisseur des Forces alliées, tout en maintenant la production en Suisse, à La Chaux-de-Fonds. Depuis, Marathon est resté fournisseur d’instruments de mesure à usage militaire, qu’il s’agisse de temps, de température ou de distance.

Celle que l’on appelle par raccourci la « Gulf War » est la Marathon Navigator Pilot, référence 211, dans sa version à boîtier acier. Il s’agit d’une montre à quartz de haute précision, conçue en suivant les spécifications émises par l’US Air Force (norme PD-496B), reprises dans la définition du type 6 introduit dans le cahier des caharges MIL-W-46374F publiée le 14 octobre 1991. Destinée aux pilotes, aux parachutistes, et aux forces de maintien de la paix, la Navigator est dotée d’une lunette horaire (fonction GMT) et répond aux exigences d’un usage à la fois professionnel et quotidien.

Son ancêtre directe a été développée à l’origine par Marathon Watch Company en 1986, en réponse à une demande de la base aérienne de Kelley (San Antonio) pour une montre utilisable à haute altitude, résistant à d’importantes variations de température et de pression, et très lisible pour un pilote ou un parachutiste. Marathon opte alors pour un boîtier en fibre de carbone, léger, résistant à l’eau (60 mètres) et aux chocs, d’où son aspect noir, et un verre hésalite adapté aux conditions extrêmes mais facile à changer si nécessaire. Assemblée à La Chaux-de-Fonds, elle embarque un mouvement à quartz suisse ETA, cal. F06 (3 rubis). Ce mouvement revendique une précision à -0,3/+0,5 secondes par jour et comprend un indicateur d’épuisement de la batterie : l’aiguille des secondes avance quatre secondes par quatre secondes lorsque le changement est nécessaire. Les connaisseurs auront rapidement identifié la très forte parenté entre les Marathon Navigator Pilot et l’Adanac fournie à la même époque aux armées américaine et canadienne. L’Adanac (« Canada » à l’envers) désigne en effet le modèle réalisé par Marathon à la fin des années 1980, sur commande de l’US Air Force, en collaboration avec Gallet. Quant à Gallet, dont le nom apparaît sur le fond de boîte, c’est la maison suisse qui assure alors la production des boîtiers.

Ces montres sont en outre des descendantes de la Benrus Type II, une bête de course équipée d’un ETA 2821 modifié par Benrus, elle-même une évolution de la mythique Benrus Type I.

Le 2 août 1990, Saddam Hussein décide d’envahir le Koweït. L’opération n’est qu’une formalité pour la puissante armée irakienne mais elle conduit à une réaction immédiate de l’ONU et les États-Unis montent sans tarder une coalition multilatérale pour libérer la petite pétromonarchie. En quelques jours, l’envoi de soldats américains dans le Golfe s’organise. L’intransigeance du dictateur conduit à la guerre, déclarée le 16 janvier 1991 après plusieurs mois d’efforts diplomatiques et de menaces.

C’est dans ce contexte que l’armée américaine passe une commande urgente en vue d’obtenir rapidement une montre aux standards militaires pour équiper l’US Air Force. Les Marathon de la génération 1986 ayant fait leurs preuves, le marché est confié à la société canadienne.

La version « Gulf War » de la Marathon Navigator Pilot référence 211 est ainsi conçue en un temps record. Fournie à environ 30 000 exemplaires, elle partage nombre de caractéristiques avec sa devancière, à commencer par les dimensions.

Le boîtier asymétrique est fourni par Gallet est en effet reconduit, mais adopte l’acier (microbillé pour éviter les reflets, comme sur l’Adanac). La lunette horaire à crans est également conservée.

Autre particularité de ce modèle : l’utilisation de tubes de tritium gazeux sur les index horaires et les aiguilles afin d’assurer une visibilité constante en cas de faible luminosité extérieure. Ces tubes contiennent un isotope d’hydrogène qui, contrairement aux peintures photo-luminescentes habituelles, n’a pas besoin d’excitation (réaction aux photons) pour luire dans l’obscurité. C’est la présence de cette matière qui explique la présence sur le cadran de la mention « H3 », qui symbole le tritium comme la lettre « T ».

Avec sa couronne vissée et son plexi bombé à haute résistance, elle est annoncée comme résistante à 200 mètres (660 pieds).

MARATHON Navigator "Guerre du Golfe", 1991. MARATHON Navigator "Guerre du Golfe", 1991. MARATHON Navigator "Guerre du Golfe", 1991.

Au dos, le fond est emboîté et ne peut être retiré sans dommage qu’avec un outillage particulier. Le changement de la pile est heureusement facile grâce à un couvercle vissé classique. Comme la plupart des montres militaires, cette Marathon porte de nombreux marquages : À l’intérieur, la Navigator renferme un mouvement Harley Ronda 373 (stop seconde, sans date).

Grâce au bracelet en nylon de type NATO (bracelet à bande unique et large passant en nylon, à bien distinguer des G10) avec lequel elle est livrée, elle peut être portée directement sur la manche de la tenue.

Le contrat initial avec Marathon Watch Company s’éteint avec fin de la guerre du Golfe. Le stock de boîtiers en acier est conservé à l’usine et ne sort de l’oubli que près d’une décennie plus tard, quand est décidée la production d’une nouvelle série très limitée (on parle de 300 exemplaires). Celle-ci utilise donc les boîtiers NOS datés de juin 1990 et portant toujours les marquages d’origine, bien que cette série n’ait eu aucune utilisation militaire.

Si l’on retrouve les principales caractéristiques de la version « Gulf War » (lunette horaire, tubes de gaz luminescent, mouvement à quartz…), la réédition diffère par plusieurs détails : e mouvement à quartz est plus moderne et mieux finMarathon est, par la suite, devenu fournisseur de référence pour le corps des Marines, la NASA et les forces armées canadiennes.

Quant à la Navigator, elle connaît ensuite un certain nombre d’évolutions et de déclinaisons, notamment en 1997, puis en 1999 avec l’adoption d’une révision majeure du cahier des charges (MIL-PRF-46374G) qui impose désormais un cadran stérile. Les dernières en stock sont toujours commercialisées par Marathon, avec le boîtier en résine plastique, en version sans date et avec date.

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Posted by Aigner Montre at 2:50 PM
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« Big eyes » : quand les chronos font les gros yeux

Il faut dire que l’engin en impose. Rien n’indique explicitement que la Sea Hunter ait été réalisé par Squale mais cela y ressemble en tout cas furieusement.

Il n’y a qu’à voir une Squale 100 Atmos pour relever la similarité des dimensions généreuses, du fascinant verre bombé, de la couronne encastrée à quatre heures… Pourtant, la Sea Hunter suscite une impression particulière, comme si Bulova avait voulu proposer une Squale plus radicale.

Avec son exceptionnelle épaisseur, son cadran très graphique, seulement égayé par une trotteuse rouge vif, et surtout cette étonnante lunette polie, sans insert ni la moindre inscription, elle paraît avoir été créée moins pour un usage quelconque que simplement pour elle-même, un peu comme un objet de démonstration, à l’image de ces « concept cars » générateurs d’émotions fortes bien qu’ils soient, en réalité, souvent incapables de rouler normalement.

Avec son exceptionnelle épaisseur, son cadran très graphique, seulement égayé par une trotteuse rouge vif, et surtout cette étonnante lunette polie, sans insert ni la moindre inscription, elle paraît avoir été créée moins pour un usage quelconque que simplement pour elle-même, un peu comme un objet de démonstration, à l’image de ces « concept cars » générateurs d’émotions fortes bien qu’ils soient, en réalité, souvent incapables de rouler normalement.

Bref, un bel objet d’horlogerie tout à fait méconnu, du fait conjugué de la relative inattention que suscite la marque Bulova jusqu’à présent — si l’on excepte peut-être les Accutron — et de la grande rareté de cette Sea Hunter.

L’exemplaire présenté ici, référence 11932, appartient à la première série, qui est aussi la plus épurée. Elle existe également avec un cadran à fond blanc :

La 11933, qui lui succède, adopte une grosse lunette gravée et une seconde couronne, à deux heures, destinée à en bloquer la rotation :

La gamme est également étendue à deux versions de chronographes étanches à 200 mètres. D’abord l’étonnant 11934, qui ne manque pas de charme avec son Valjoux 7736 à trois compteurs et son accastillage en or :

Enfin, la référence 11935, qui combine les trois compteurs, la lunette gravée et la couronne supplémentaire (à neuf heures, cette fois) dans un ensemble esthétiquement plus discutable.

Bref, mieux vaut rester concentré sur la première version. Sa rareté, son étonnante présence au poignet et ses performances en font une intéressante découverte et une montre réellement hors du commun. Tellement, d’ailleurs, que Bulova US ne dispose guère d’informations à son propos : selon eux, la Sea Hunter aurait été produite pour les marchés européens et orientaux mais la documentation de ces séries « exotiques », qui n’a apparemment pas traversé l’Atlantique, ne semble pas non plus avoir été scrupuleusement conservée en Suisse, où les restructurations ont eu raison des acteurs de l’époque ainsi que de leurs archives.

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Posted by Aigner Montre at 2:50 PM
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Eterna réf. 154 FTP : une synthèse réussie

La marque Eterna, fondée à Granges en 1856, fut à l’origine de la manufacture d’ébauches ETA (1932) et de l’invention (1946) du rotor sur roulement à bille baptisé Eterna-Matic. On doit aussi à cette maison, toujours en activité dans le giron de Corum, les mémorables modèles de la gamme Kon Tiki, et notamment la réf. 130 FTP/3, passée en revue ici-même.

Mais Eterna a également commis des montres militaires (dont une des fameuses WWW Dirty Dozen) ainsi que de très intéressants chronographes.

Voilà une montre à côté de laquelle je suis passé pendant bien longtemps. D’abord globalement indifférent — si ce n’est hostile — aux boîtiers « tonneau », j’avais ensuite craqué pour une Autavia 11630V, ces Heuer Autavia des années fin 1960-1970 représentant l’archétype du genre. J’ai apprécié cette boîte massive, comme j’ai apprécié, avec leurs propres proportions, les grands chronographes Seamaster de la même époque. M’étant malheureusement séparé de l’une et des autres, j’ai éprouvé le besoin de combler le vide et l’occasion s’est présentée de faire entrer cette Eterna dans la collection dans le cadre d’un échange. L’état quasi-NOS, la belle facture et le Valjoux m’ont décidé à tenter l’expérience.

Alléché de loin par les « prestations » de la bête, je fus surtout saisi à l’ouverture du colis, et plus encore quand vint, quelques instants plus tard, le moment du premier passage au poignet.

Le boîtier, tout d’abord, impose sa masse (41 mm de diamètre hors couronne) et son éclat, bien à l’image des Autavia évoquées plus haut, avec lesquelles les similitudes sont plus que troublantes : les proportions générales, le brossage « soleillé », les chanfreins et les flancs polis… avec un résultat tout aussi flatteur.

Cette similitude ne s’arrête d’ailleurs pas là puisque l’Eterna 154 FTP fut lancée la même année que la troisième génération d’Autavia, en 1969. Resterait à vérifier — ce que je n’ai pu faire — s’il ne s’agit pas effectivement d’une des versions du boîtier Autavia.

Les Heuer Autavia 1163 et 11630 se distinguent entre autres par la forme du boîtier et du fond de boîte. Le boîtier 1163 présente, comme sur l’Eterna, des encoches caractéristiques au niveau des poussoirs, visibles de la face avant (boîtier de droite sur la photo ci-dessous) tandis que, sur le boîtier 11630, les poussoirs sont totalement intégrés au flanc (boîtier de gauche).

Ensuite, la lunette bordeaux, originalité partagée avec la Wittnauer Professional 7004A, transporte immédiatement dans un univers distinct des Heuer. On se sait ailleurs, instinctivement, que l’on soit en présence de la version plongée (graduée sur 60) ou de la version tachymétrique (notons, au passage, que si l’intérêt d’une lunette tachymétrique sur un chronographe est démontré en soi, le fait qu’elle soit rotative s’avère parfaitement superflu, pour ne pas dire absurde…).

C’est dans cette petite audace chromatique que se trouve, en définitive, l’élément véritablement propre de personnalité de cette montre.

En effet, si l’on se concentre désormais sur le cadran, on songe sans tergiverser à la Fortis Marinemaster 8001, en particulier dans sa livrée bleue, magnifiquement exposée sur le blog Heuerville (pour une revue de sa version jaune, voir plutôt FratelloWatches).

Les ressemblances sont encore frappantes, en particulier dans le traitement, quasi-identique, des deux compteurs latéraux. Le totalisateur de minutes est, dans les deux cas, divisé en portions de cinq minutes alternativement bleues et noires, correspondant au compte à rebours des départs de régate.

L’Eterna se démarque toutefois par l’utilisation d’index appliqués et le recours à un fond de cadran gris taupe légèrement satiné du plus bel effet. Enfin, notre 154 FTP détient l’antériorité puisque le chronographe Fortis date de 1972…

Quant aux aiguilles, elles ont une forme droite des plus classiques pour l’époque. Les trois grandes sont chacune marquées d’un insert de tritium. Dans les sous-compteurs, ne vous étonnez pas, seule l’aiguille du totalisateur horaire est bleuie… Autre confirmation, pour ceux qui s’interrogent sur les dimensions incongrues de la couronne, celle-ci est bien également d’origine.

À l’intérieur, c’est donc un calibre Valjoux 726 qui anime la bête. Référencé 1491 dans la nomenclature Eterna, c’est une évolution du Valjoux 72 avec une roue de balancier réduite qui le fait battre à 21 000 A/h au lieu de 19 600 pour le R72. Plus rare, il a été fabriqué à 47 400 exemplaires contre plus de 260 000 exemplaires de son aîné. On le trouve sur une version du chronographe Girard-Perregaux Olympico, quelques Longines et autres petites séries de chronographes des années 1970 (Technos, Sinn, Certina). À l’expérience, le « gros machin » s’avère donc être un chronographe spectaculaire, synthèse réussie d’une Heuer Autavia (qui ne propose pas de Valjoux 72 dans la configuration 1163/0) et d’une Fortis Marinemaster à la personnalité moins affirmée. Cette 154 FTP était vendu 415 francs suisses en 1969. Rare, elle n’a pas encore reçu la reconnaissance qu’elle mérite et qui, plus largement, devrait rejaillir sur Eterna, une belle marque horlogère encore dans l’ombre des plus grandes.

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Posted by Aigner Montre at 2:50 PM
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